Le golf est avant tout un jeu d’une grande richesse, une promenade ludique en plein air. En ce sens seulement, jouer au golf constitue un privilège.
Malgré une image de sport huppé, c’est le contraire d’une discipline élitiste. Il est partagé, après tout, par 35 millions de joueurs dans le monde.
Généralité
Certes, l’héritage historique et culturel est primordial. Il permet la sauvegarde de valeurs et un développement organisé. Le tout est de ne pas confondre honneur et prétention, fair-play et snobisme.
Qu’on soit le berger écossais tapant dans une pierre ronde, ou un honorable membre du « Royal and Ancient » de Saint Andrews n’est pas le plus important.
Ce qui compte, c’est la puissance passionnelle pour un drôle de jeu dont il faut respecter les règles pour en tirer un maximum de plaisir.
Lorsqu’on parle de règlement, d’étiquette, on accuse le golf de bien des maux. C’est faire fausse route.
Le parcours
Le parcours est un jeu de piste fascinant, plein d ’embûches. Jouer, c’est accepter de se mesurer au parcours, utiliser des codes, des règles pour le battre et se mesurer, enfin avec soi-même.
Le parcours est aussi un espace social conçu pour un jeu exigeant dont les acteurs doivent être exigeants ; il faut le présenter.
L’herbe, le sable, la forêt, les cours d’eau sont organisés en un ensemble harmonieux, un organisme qui nécessite un travail un travail considérable.
L’étiquette est l’expression du respect de ce travail. Elle dicte ce que le bon sens seul aurait pu décrire.
Aujourd’hui, les golfeurs ont changé. Ils sont nouveaux en France, pour la plupart, et n’ont souvent pas le temps, ni le goût d’apprendre longuement toutes les règles, tous les aspects du jeu. Ils se lancent alors sur le parcours sans vraiment savoir comment cela fonctionne, en toute bonne foi.
Le golf peut donner beaucoup, comme la mer, comme la montagne, à condition de suivre une discipline dès le début.
Les États-Unis comptent plus de 23 millions de joueurs, soit presque 10 % de leur population, contre 0, 3 % pour la France, c’est dire le chemin qui reste à faire pour considérer chez nous le golf comme un sport de masse.
Cette direction est prise depuis quelques années par notre Fédération, par les investisseurs, et notre retard de quelques décennies sur nos voisins anglo-saxons se réduira peu à peu.
Mais la construction de nouveaux parcours demande beaucoup d’efforts.
On construit aujourd’hui des parcours publics, des golfs commerciaux, des golfs par action…
On passe du concept du club privé à celui d’investissement. On gère le parcours comme un autre centre de loisirs.
On forme des directeurs de golf, on développe le tourisme golfique dans notre pays, et parallèlement, il faut pousser le « golf sport » en avant, former des champions, des professeurs, élargir le circuit professionnel…
Enfin, il faut adapter le golf lui-même à cette évolution générale.
L’horizon golfique
L’horizon golfique a changé. Avant, on était parrainé pour entrer dans un club, puis on s’inscrivait aux compétitions pour non-classés.
Peu à peu, en se familiarisant avec les règles, les coutumes, on s’approchait du fameux handicap 24, la référence.
Ce golf-là demeure aujourd’hui dans une bonne centaine de clubs, mais le mouvement général l’a changé. Il offre un nouvel espace, génère un nouveau marché, une nouvelle population, difficile à gérer.
Car il faut, malgré tout, la gérer. Comment faire sans carte de handicap, sans une gestion informatique des compétitions et des handicaps ?
On est passé de 70.000 licenciés en 84 à 160.000 en 89. Le golf professionnel, pour sa part a évolué vers le produit marketing. Comme le reste, ce marché s’européanise, malgré des performances encore modestes de nos professionnels en Europe.
Mais attention : au golf on est toujours tenté de se comparer aux professionnels. C’est une erreur fatale. La frontière entre les deux mondes est large, et pourtant rien ne ressemble plus à un par, qu’un autre par.
Soyons heureux, humbles amateurs de ne pas avoir à putter pour vivre.
Notre handicap, qu’ils soit 4 ou 24 est là pour nous rappeler la vocation de notre golf : à ce propos, Greng Norman eut la phrase exemplaire au Masters lorsque vaincu en play off par le chanceux Larry Mize qui avait rentré son approche, il s’adressa à son copain Laurence Levy, le fameux photographe, lequel n’osait pas lui parler. « It’s a game, just un game ! »
Le concept
Prenons un nouveau départ. Tout compte au golf :
- le vent
- l’herbe
- le matériel
- le dessin du parcours
Faire 18 trous, c’est découvrir toujours de nouveaux secrets. Ils vous diront, les Ballesteros et autres Norman, on en apprend chaque jour davantage, sur son golf, sur soi, et sur les autres qu’on découvre parfois en jouant avec, ou contre eux. Il n’existe pas deux parcours, deux trous, deux coups identiques.